Réfection des étriers de frein

Note préliminaire : certaines des opérations conduites dans ce tutoriel peuvent être dangereuses. Elles seront de préférence effectuées par des adultes conscients et responsables.
L’utilisation des conseils et réglages ci-dessous devra se faire en gardant toujours à l’esprit les règles de sécurité relatives à la conduite d’un engin à moteur.
En outre, il est de VOTRE responsabilité de prendre toutes les précautions nécessaires, tant lors d’une intervention mécanique, qu’après celle-ci, tout particulièrement lors des premiers tours de roue, pour assurer votre sécurité autant que celle de ceux qui vous entourent. Votre vigilance, et les précautions prises lors des essais devront être à la hauteur de la gravité liée à une intervention sur des organes de sécurité de premier plan tels que les systèmes de freinage !
Le fait de lire ce tutoriel suppose implicitement que vous avez pris connaissance de ces mises en garde.


Lors du changement de vos plaquettes de freins, vous avez déjà remarqué que de la poussière de plaquettes, et d’autres saletés, se déposaient sur les pistons de l’étrier. Ce dépôt peut à long terme occasionner un grippage d’un ou de plusieurs pistons, ce qui réduit considérablement l’efficacité du freinage de votre machine, et peut avoir des conséquences graves en cas de blocage de roue pour cause de non-retour du piston.
Ici, nous ne nous sommes pas contentés de nettoyer les pistons lors du changement des plaquettes, car plusieurs pistons étaient grippés.
La machine est un GSX-R 750 SRAD de 1996, équipée d’étriers 6 pistons Tokico.
La méthode reste valable à quelques détails près pour n’importe quelle moto.
Veillez simplement à adapter l’outillage à votre machine…
Il est bien entendu possible de dégripper des pistons sans démonter entièrement l’étrier. Mais dans notre cas, il s’est avéré qu’en cours d’utilisation, la couleur du liquide neuf se teintait de manière étrange. Du coup, un démontage complet s’est imposé pour dégripper et nettoyer les pistons. On procèdera au démontage d’un étrier à la fois pour bénéficier de la pression fournie par le système de freinage.

Matériel nécessaire.
Pour cette machine, il faut :
– cliquet, rallonge et douille de 12mm ;
– un jeu de clefs Allen ;
– une brosse à dents propre (pour le nettoyage) ;
– un récipient pour faire tremper les pistons dans du liquide de frein neuf ;
– au moins 1 litre de liquide de frein ;
– des joints d’étrier neufs (O’Ring, cache-poussière et joints de piston) ;
– une clé dynamométrique pour le remontage au couple (avec adaptateur pour embouts BTR) ;
– un compresseur avec une soufflette.

Déblocage de l’étrier.
Débloquer à l’aide du cliquet les vis de fixation de l’étrier sur la fourche (A) ainsi que les vis de d’assemblages de l’étrier (B), mais sans les dévisser !!!

Sortir les plaquettes.
Une fois les vis débloquées, vous pouvez retirer la plaque de tôle retenue par 2 vis, afin de
libérer l’accès aux plaquettes. Vous démontez ensuite les plaquettes en retirant la goupille et en sortant l’axe de retenue des plaquettes.

Faire sortir les pistons.
Pour se préparer à chasser des pistons, il faut prendre l’étrier en main, après l’avoir démonté de ses fixations sur la fourche. On peut laisser une seule plaquette entre les pistons et appuyer doucement sur la poignée de frein, après avoir retiré le couvercle du bocal : les pistons sortent alors doucement ! Ce n’est pas la peine d’appuyer trop fort, mais il faut continuer à pomper tant que tous les pistons ne sont pas en contact avec la plaquette. Une fois dans cette position, il ne reste plus qu’à retirer la plaquette. Il est possible qu’en effectuant la manipulation, certains joints cache-poussière sortent de leur logement pour suivre les pistons. N’ayez crainte, c’est le signe d’un joint très fatigué et de grande saleté du piston !

Démonter l’étrier.
Il faut maintenant démonter la durite de l’étrier en dévissant la vis banjo. Prévoyez un
récipient pour récupérer le liquide de frein sortant de la durite et ne pas en mettre partout. Si du liquide coule sur le carénage, la jante ou tout autre partie de la moto, il faut l’essuyer très rapidement car il est très corrosif.
Une fois la durite enlevée, on dévisse les 4 vis d’assemblage de l’étrier pour en séparer les 2
parties. Ceci n’est PAS possible sur certaines machines !
Attention à bien récupérer les 2 joints O’Ring faisant l’étanchéité entre celles-ci.

Retirer les pistons.
A ce stade, il vous faut un compresseur (ou un concessionnaire sympa) pour finir de sortir les pistons. Nous allons nous servir de l’air comprimé pour chasser complètement les pistons de leur logement. En «A», nous avons l’orifice d’entrée du liquide de frein (là où se trouvait l’un des joints O’Ring). En «B», le bec de la soufflette pour injecter de l’air comprimé dans l’étrier.
En «C» se trouve le dernier piston à sortir car les autres ont été sortis de la même manière. En «D», l’orifice de liaison entre les piston, qu’il faudra boucher afin d’empêcher l’air d’y passer, sans pouvoir faire bouger le piston. Mais n’utilisez en aucun cas une pince ou un autre instrument au risque de déformer les pistons ou marquer les pièces.

Nous sommes ci-dessous en situation. Attention à ne pas avoir une pression d’air trop forte
pour ne pas «percer le plafond» et risquer de se faire mal ou d’abîmer le piston. En particulier, ne pas travailler à jet continu, mais par impulsions plus ou moins longues sur la soufflette !

Sortir les joints.
Une fois les pistons sortis de leurs emplacements respectifs, et soigneusement rangés en vis-à-vis de leur emplacement d’origine, afin de ne pas les intervertir au remontage, il ne reste plus qu’à sortir les joints de leurs logements, qui eux, seront jetés.
A = Emplacement des joints type «cache-poussière» ;
B = Emplacement des joints de pistons.

Vue d’ensemble d’un étrier entièrement démonté :
A = demi-étrier ;
B = vis d’assemblage d’étrier ;
C = pistons ;
D = joints cache-poussière ;
E = joints de pistons ;
F = joints O’Ring d’étanchéité des demi-étriers.

Nettoyage des divers éléments.

Voici le moment de sortir la brosse à dents ainsi que le liquide de frein neuf. Celui-ci aura
plusieurs rôles : nettoyer les pistons, les étriers, et les logements des joints, mais aussi servir de lubrifiant, et enfin faciliter le remontage tout en protégeant les joints neufs. Pour cela, n’utilisez que du liquide de frein rigoureusement neuf. N’hésitez pas non plus à laisser tremper les pistons dans du liquide pour les «décaper».

Dans le cas où les pistons seraient très marqués, vous pouvez utiliser de la laine d’acier de
finition pour ébéniste (grade 000) imbibée de liquide de frein, pour faire disparaître les
marques, en ponçant délicatement, perpendiculairement au sens de déplacement des pistons.

Remontage des joints.
Il faut impérativement utiliser des joints NEUFS (ici le prix pour un kit de joints pour UN étrier est de 42,80€). Il faut faire tremper les joints dans du liquide de frein neuf et les placer dans leurs logements respectifs, en respectant le sens de montage (ici l’épaisseur la plus large du joint de piston côté cache-poussière), et SANS essuyer le liquide de frein.

Remontage des pistons.
Faire tremper complètement les pistons dans du liquide de frein neuf et, sans les essuyer
(pour que le liquide serve de lubrifiant), les positionner dans leur logement en s’assurant qu’ils sont bien verticaux, puis les faire rentrer au maximum sans forcer.

Réassemblage de l’étrier.
Repositionner les joints O’Ring dans leur emplacement en les imprégnant de liquide de frein neuf. Refermer l’étrier et resserrer en croix les vis d’assemblage.

Remontage de l’étrier.
Remonter les plaquettes, fixer l’étrier sur la fourche, serrer au couple toutes les vis
(d’assemblage et de fixation à la fourche). Remettre en place la vis banjo et la durite avec des joints cuivre neufs. Effectuer une petite purge rapide pour vérifier la bonne étanchéité de l’étrier. N’hésitez pas à laisser toute la nuit le circuit en pression en mettant un élastique ou autre sur le levier de frein pour vérifier l’absence de fuite. Après quoi, il ne vous reste plus qu’à renouveler l’opération pour l’autre étrier.

Bon courage !!!!

Merci à François-Xavier Dyba pour les photos et la version originale du tuto.

Ces documents et informations mis à votre disposition par l’association PlusRACE sont destinés à un usage strictement personnel et privé, et vous reconnaissez les utiliser sous votre seule et entière responsabilité.
La propriété et les droits relatifs à l’ensemble de ces fichiers restent acquis à PlusRACE.
Toute utilisation hors d’un cadre privé et strictement personnel doit faire l’objet d’une demande expresse aux
administrateurs du site http://www.plusrace.com, à l’adresse suivante : info@plusrace.com.
En outre, vous vous engagez à renoncer à toute poursuite judiciaire de l’association PlusRACE, de ses membres, de ses ayant-droits, de ses partenaires et de leurs collaborateurs, qui ne sauraient être tenus pour responsables, pour quelque raison que ce soit, de tout fait ou événement lié au téléchargement, à l’acquisition, à l’utilisation, ou aux conséquences de l’utilisation desdits fichiers.
Le fait de lire ce tutoriel suppose implicitement que vous avez pris connaissance de ces conditions.

COPYRIGHT +RACE

Les commentaires sont fermés